Lire tous les articles du blog
Entretien avec Joël BETTON
Président de l’UNAKAM FRANCE (Union Nationale des Masseurs Kinésithérapeutes Aveugles et Mal voyants). Il exerce la profession de masseur-kinésithérapeute en libéral dans son cabinet et en salarié dans un Centre Municipal de Santé. Il a fait un reclassement professionnel à l’âge de 35 ans suite à une perte de vue totale dû à un glaucome congénital. Antérieurement, il a exercé en comptabilité puis en informatique.
Quelques chiffres clés sur les kinésithérapeutes malvoyants et non voyants en France
En France on recense environ 2000 kinésithérapeutes déficients visuels en exercice. Dans beaucoup d’autres pays il y a des kinés mal et non voyants qui exercent cette profession. Avant même que la profession soit créée par un décret en 1946, les aveugles et mal voyants exerçaient la profession de masseur gymnaste et cela depuis 1906, date de la première formation pour aveugles fondée par le docteur Félicien FABRE.
Vous êtes président de l’UNAKAM. Pouvez vous nous la présenter?
L’UNAKAM France est une association loi 1901 créée en 1923 par Raymond LEJAL qui représente les masseurs-kinésithérapeutes déficients visuels auprès des instances, Ministères, ordre des kinés, organismes professionnels. Elle vise à l’intégration sociale des personnes aveugles et mal voyantes par cette profession.
Elle veille à la pérennité de l’accès à la formation et au diplôme d’Etat de Masseur-Kinésithérapeute.
Elle favorise l’entrée en fonction et maintient les diplômés dans l’emploi.
Elle assure également la promotion de ses adhérents.
Quelles sont les missions de l’UNAKAM ?
- Soutien financier à l’installation (prêts à taux zéro),
- Financement des travaux de mise au point et développement des outils adaptés (goniomètre …),
- Soutien des intérêts des Masseurs Kinésithérapeutes déficients visuels auprès des pouvoirs publics ,
- Informations et conseils juridiques, techniques, sociaux et professionnels,
- Informations sur ses activités auprès du public,
- Formation continue en informatique,
- Gestion d’un fond documentaire professionnel sur des médias adaptés (ainsi que des publications périodiques)
- Organisation de séminaire et colloque professionnels,
- Recherche de matériel adapté ou adaptable, à l’échelle internationale.
Existe-t-il des besoins spécifiques aux kinésithérapeutes malvoyants et non voyants ?
Oui pour utiliser un ordinateur, nous sommes obligés d’avoir des systèmes de grossissements de caractères, des synthèses vocales ou des plages brailles selon notre degré de vision. Actuellement nous avons des difficultés avec certains appareils de physiothérapie qui fonctionnent avec des écrans tactiles qui sont donc inutilisables pour nous.
Comment devient-on kinésithérapeute quand on est malvoyant ou non voyant ?
En France il existe 4 écoles qui forment les déficients visuels au métier de masseur-kinésithérapeute. Les promotions sont au maximum de 20 étudiants mal ou non voyant, les supports pédagogiques sont en braille, en dessin en relief, enregistrement sonore et on utilise aussi des maquettes.
La spécificité des étudiants hormis leur problème est que les promotions sont composées de jeunes sortants de BAC scientifique et aussi de personnes plus âgées en reclassement professionnel qui ont perdu totalement ou partiellement la vue suite à des problèmes de santé, accident ou maladie.
Aujourd’hui c’est la Journée nationale des aveugles et malvoyants, avez vous un message que vous souhaitez ajouter ?
Oui, il serait bien que notre société prenne en compte les problématiques d’accessibilité pour les personnes déficientes visuelles.
Informations utiles
UNAKAM FRANCE
6ter rue Gager Gabillot
75015 PARIS
01 48 24 17 00
Email : unakam.asso@free.fr
Site internet : www.unakam-france.org
Vous serez peut-être intéressé par d’autres interviews :
Kinésithérapie respiratoire : entretien avec Anthony Bender
PBVE : entretien avec Frédérique Bonnet-Dimeglio et Christophe Lagathu